
L’Harmonie Municipale de Wissembourg a proposé un véritable voyage au public venu en nombre samedi soir au Relais Culturel. Avec une superbe cohésion, elle a su donner de la profondeur à des marches militaires et du tempo à des airs de jazz. Un régal pour les amateurs de cuivre.
On ne savait pas en entrant dans la salle du relais culturel que l’on allait prendre le bateau Exodus pour sillonner les mers de la symphonie classique et mettre le cap vers le Tennessee pour un Final Countdown grisant. C’est que l’Harmonie Municipale de Wissembourg avait préparé au fil de ses répétitions hebdomadaires aussi varié qu’allechant, passant de la marche militaire au Passo Doble, le temps d’un claquement de doigt.
Pour se chauffer, rien de tel qu’une bonne marche, archétype de la musique d’harmonie. Celle de Schubert eu les honneurs du groupe. On passait ensuite à une vieille querelle irlandaise transcrite en musique par E. Grieg, à travers laquelle toute la cohésion de l’ensemble musical put s’exprimer. La Sinfonia Classica prenait des airs de pop à travers le filtre de l’harmonie.
Quelques passages bien enlevés permettaient de penser qu’une symphonie classique, « ça balance » parfois. Le directeur de l’Harmonie Municipale, Jean-paul Dambacher, doit en savoir quelque chose, qui étreignait la musique de tout son corps, distribuant les notes dans des élans violents vers la gauche ou la droite. Sur la scène ce n’était que concentration, les regards braqués sur ses mains directrices, ordonnant aux uns de s’élancer, aux autres de se taire. De là s’échappait une histoire musicale envoûtante et joyeuse, qui réservait au détour d’une phrase quelques belles montées de tension.
Après l’entracte, on reprenait sur « Mars der Medici », « un standard de la marche qui n’est pas tombé dans l’oubli comme c’est le cas de tant d’autres », indiquait le présentateur Robert Meyer. On évoquait ensuite l’exil douloureux des juifs embarqués sur l’Exodus, à travers la célèbre musique du film d’Otto Preminger. Toute la tension tragique de l participation était rendue avec justesse par des musiciens parfois très jeunes. Jean-Paul Dambacher cédait ensuite la place à son frère pour prendre les claquettes, qui ont une importance insoupçonnée dans le cadre d’un Paso Doble, tel que « Ardor Castellano ». C’est sur un « Final Countdown » puissant que l’harmonie clôturait son répertoire, pour céder la place aux applaudissements fournis de la salle. Un juste retour des choses.
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